Le stress, notre allié ou notre ennemi ?

Le stress n’est plus un tabou mais il souffre encore d’idées reçues à dissiper pour le remettre à sa juste place.

Avons-nous plus de stress aujourd’hui qu’il n’y a 20 ans ? 

Oui, sans aucun doute. Il y a un élément dans la modernité qui s’est transformé en objectif de vie : l’idée de réussite, de performance comme ligne directrice. C’est une injonction sociétale : si on est performant, on aura davantage d’avantage d’argent et on pourra posséder plein de choses : TRAVAILLER plus POUR GAGNER plus !!!! Toujours plus et plus vite ! Ce besoin active dans le cerveau le réseau dopaminergique, celui de la récompense. 

Résultat ? On court après le temps pour gagner plus et acheter toujours plus, comme si nous devions nous transformer en avion de chasse. Cela génère plus de travail et de fatigue, qui va paradoxalement activer encore plus ce réseau dopaminergique et nous placer dans un cercle vicieux. 

On épuise alors sa capacité à produire de la dopamine ! C’est le début de la descente vers un stress chronique…

Notre société pèse donc sur notre stress ?

Le chômage, la crise sanitaire, les actualités terrifiantes provoquent naturellement une impression d’incertitude qui génère du stress. Et à chaque fois qu’on stresse, on épuise sa réserve de magnésium et par ricochet de dopamine ! 

Ce climat d’incertitude fait qu’on préfère reste sur son poste à tout prix, de peur de ne pas retrouver un emploi. 

Cette pression professionnelle se retrouve aussi dans le milieu scolaire avec l’exigence de bien travailler à l’école pour avoir un travail. On observe davantage d’anxiété autour de l’avenir chez des enfants de plus en plus jeunes, qui se retrouve en burnout scolaire, voire en phobie scolaire.

Alors, le stress, un allié ou un ennemi ?

Le stress est en fait un ami. 

C’est notre mécanisme de défense et il nous protège. Il nous donne les ressources nécessaires quand nous sommes dans une situation complexe. Le signal de stress libère de l’adrénaline (voir le graphique ci-dessus). 

C’est l’adrénaline, cette hormone qui va déclencher l’augmentation du rythme cardiaque et amener du sang au cerveau. Cela provoque aussi des sensations désagréables, car il faut bien prendre ce sang quelque part, et notamment dans la zone digestive. D’où la fameuse boule au ventre et les inconvénients gastriques souvent associés à une période de stress (diarrhée ou constipation).

Le stress, plutôt une gêne, donc ?

Ce signal n’a pas trop évolué et reste archaïque. Il nous permet d’avoir de la ressource pour attaquer, fuir ou se cacher d’une situation dangereuse. 

De nos jours, ce système de défense n’est plus adapté : devant une copie d’examen, on ne peut ni fuir en courant, ni combattre à coup de poings, ni se cacher dans une grotte ou en haut d’un arbre. 

Du coup, toutes ces ressources sont plutôt gênantes et inadaptées de nos jours.

En plus, le cortisol accumulé pour fuir ou combattre va se concentrer dans nos muscles qui se trouvent contractés pour rien car de nos jours, on est très sédentaires. Notre mâchoire reste donc contractée, notre dos est contracté également, …

C’est en cela que les personnes peuvent les percevoir comme des ennemis. Le stress peut alors diminuer la compétence que l’on souhaitait mobiliser : le sang affluant dans le cerveau fait perdre le cours de sa pensée, le sang dans les muscles (pour courir ou frapper ou se tétaniser) va créer des contractures ou des tensions, une accélération du rythme cardiaque qui peut donner une impression de panique intérieure, difficile à canaliser si par exemple, on doit prendre la parole en public ou rédiger son commentaire de texte lors d’un examen. 

Mais tout cela n’est qu’un enjeu de perception et si l’on comprend le fonctionnement du stress et son caractère inéluctable, on ne lutte plus contre ses effets, mais on les accompagne et on essaie soit de les éteindre plus rapidement, soit d’en tirer parti.

C’est ce que je détaille dans la conférence « Comment faire de son stress un allié ? » disponible en suivant ce lien : http://wordpress.etincelletavie.fr/conferences-en-ligne/

A quel moment s’inquiéter du stress ?

Quand la libération d’adrénaline n’est plus suffisante, que le stress se répète dans le temps ou que la situation paraît sans solution, le corps passe le relais au cortisol. Et là, tout devient plus complexe, car si cela permet le maintien sous tension, le cortisol est fatigant pour le corps et d’une grande violence. Nous ne sommes pas faits pour rester continuellement sous pression. Nous sommes fait pour vivre un stress et se ressourcer dans sa grotte (courbe bleue ci-dessous). Un autre stress et un autre ressourcement. Mais pas du stress, du stress, du stress…. (courbe rouge).

Ce stress chronique peut entraîner des troubles digestifs, des troubles rénaux, cardiaques, musculaires, etc. Si rien n’est fait pour arrêter la situation, l’épuisement des réserves cognitives (acétylcholine, phosphore…) et physiques (magnésium…) guette. Si vous observez des perturbations au niveau du sommeil, des douleurs dans le dos, la nuque, des migraines, de la fatigue occulaire… dites-vous que tous ces signaux sont envoyés par votre corps pour vous dire « STOP ». 

Or, nous n’avons pas appris dans notre culture à écouter notre corps ! A nous d’observer ce qui se passe et re de remettre de l’équilibre. C’est d’ailleurs pour cela que j’organise des stages de ressourcement pour apprendre à apprivoiser son stress et reprendre confiance en soi en pleine nature en Charente : http://wordpress.etincelletavie.fr/la-grange-aux-etoiles/

Quelle est la frontière à ne pas dépasser ?

C’est celle de l’épuisement, du burnout (Cf courbe des neuromédiateurs au début de l’article). Le problème, c’est que l’on a conscience d’avoir franchi la frontière uniquement quand celle-ci est dépassée, c’est ce qu’on appelle le « burn-in », cette phase qui précède l’effondrement où on est sourd et aveugle à sa souffrance

On est comme cette grenouille, on ne s’aperçoit plus qu’on est en train de périr !

(Slide extraite de la conférence Comment prévenir le burnout ?)

On prend souvent l’image d’une jauge. Quand tout est à l’équilibre, nous sommes dans le vert. 

Parfois des pics de stress nous amènent dans l’orange, avec des symptômes comme des insomnies, de la fatigue, un problème attentionnel, mais nous remontons vite dans le vert 

-en prenant soin de nous, 

-en faisant du sport (pour notamment évacuer tout le stress accumulé dans nos muscles contractés), 

-en sortant avec des amis proches (pour notamment libérer l’ocytocine, antidote naturel à l’adrénaline en quantité), 

-en pratiquant des activités manuelles ou de la médiation (pour rééquilibrer son système nerveux autonome)

… 

Si le stress perdure plus de 6 mois non-stop, on entre dans la zone rouge et, à n’importe quel moment, on peut basculer dans la zone noire où le cerveau coupe tout pour se préserver.

On peut aussi reprendre cette image de l’élastique qu’on a trop tendu et qui finit par casser (et ça fait mal !) :

Cette frontière possède une part d’inégalité génétique énorme car nous ne sommes pas tous égaux vis-à-vis des neuromédiateurs (voir courbe au début de l’article). Il n’y pas de personnes fortes ou faibles, seulement des personnes qui ont déjà plus ou moins de ressources personnelles et environnementales pour les aider à faire face au stress.

Comment distinguer le bon stress et le mauvais stress ?

Il faut vraiment apprendre à s’écouter, car les différences son ténues et le stress court-circuite les zones de raisonnement et d’organisation de la pensée. 

Le bon stress est transitoire et bref. Au bout de quelques nuits agitées, si vous sentez un basculement dans votre humeur, ce n’est déjà plus du bon stress. Si vous n’avez pas de réponse pour sortir de la situation, demandez de l’aide pour 2 raisons :

-demander de l’aide permet de libérer de l’ocytocine, cette hormone est un antidote au stress

-demande de l’aide, cela ne révèle pas de la faiblesse, mais au contraire la force de reconnaître ses limites, comme tout être humain en a.

Le Stress est-il suffisamment bien pris en charge aujourd’hui ?

Je ne pense pas… il est bien souvent minimisé, ramené aux caractéristiques de personnalité de la personne. Je me retrouve avec des clients avec une image d’eux-mêmes saccagée, parce qu’ils ont entendu que s’ils ne tiennent pas le choc, c’est qu’ils sont sans doute un problème. Voir notamment le roman de Kikka « Je ne te croyais pas si fragile ».

Le stress est un fonctionnement naturel du corps, mais cela ne veut pas dire qu’il est normal de le ressentir fréquemment. Il faut apprendre à le lire, à le comprendre et à s’adapter, mais pour cela, il faut les bons outils. S’il y avait des cours à l’école sur la gestion du stress et l’écoute de notre corps, notre société se porterait sûrement mieux. C’est d’ailleurs pour cela que je propose :

les stages à La Grange aux Etoiles pour apprendre tout cela aux adultes

des formations innovantes aux écoles pour les professeurs et leurs élèves 

Comment traiter le stress ?

Dans un premier temps, il est nécessaire d’informer et de former. D’où ma conférence Comment faire de son stress un allié ?

Car on ne traite pas le stress, on traite les conséquences d’un stress long ou des mécanismes inefficaces. 

Ensuite, si vous vous sentez dans l’orange ou dans le rouge, il y a un panel d’outils comme 

le sport

-la cohérence cardiaque (dont les effets sont mesurés avec le cardicheck à mon cabinet https://www.so-check.com/cardicheck )

l’hypnothérapie en cabinet ou en téléconsultation (LIEN VERS MON DOCTOLIB)

le massage comme le propose magali (les massages qui permettent de libérer de l’ocytocine, antidote naturel au stress, et de libérer de la dopamine)

apprendre une nouvelle organisation de son quotidien (voir les 30 petits pas dans les capsules vidéos de l’espace membre LIEN)

En tant que coach et thérapeute, je vous accompagne pour identifier les problématiques en jeu et les résoudre pour retrouver l’équilibre.

Le travail sur les émotions est une clé de voute : apprendre à mettre en mots ce que l’on ressent permet aussi aux autres d’aider et à soi-même d’identifier ses besoins.

Pour la zone d’épuisement / de burnout, la prise en charge doit être plus globale avec un médecin, un psychiatre et un thérapeute, comme moi-même spécialisée dans le stress et le burnout. Les symptômes envahissants et les ressources manquantes laissent peu de marge d’action et il est nécessaire d’agir vite, très vite.

S’en sortir seul, c’est possible ?

Dans l’absolu, oui, mais je dirais juste « Pourquoi ? ». Il y a cette injonction qui veut nous laisser penser que le fait d’affronter et combattre seul a quelque chose de plus courageux et d’admirable que de le faire avec l’aide de plusieurs personnes. Pourtant, l’humain est grégaire et fonctionne en meute, en groupe, nous sommes des êtres sociaux (et nous l’avons bien vu avec les confinements successifs à quel point l’isolement est inhumain). L’humain a besoin de l’autre. Nous nous développons ensemble, nous grandissons en apprenant des autres et ceci depuis notre plus tendre enfance. Nous ne sommes pas des animaux solitaires. 

Si vous voulez apprendre, apprivoiser votre stress, un stage à La Grange aux Etoiles sera adapté à votre besoin car nous serons en groupe de 6 personnes, un groupe suffisamment étoffé pour créer des relations sociales et suffisamment petit pour être accompagné au plus près des besoins de chacun.e.

Si les symptômes d’un stress deviennent gênants, parlez-en à autant de personnes que vous le souhaitez, ne rester pas seul.e. En osant vous ouvrir, malgré cette règle sociétale, vous découvrirez que beaucoup ont traversé la même chose et ont sûrement des conseils, des techniques, des bonnes adresses à donner, ou seront tout simplement compatissant et à l’écoute. Et c’est important pour reprendre une place, se sentir écouté et compris.